lundi 28 novembre 2011

Le déni

Avec E*, on se connait depuis le primaire.
Des fois on se perd de vue, mais on est jamais très loin l'une de l'autre.

E* a mon âge et déjà deux adorables petites filles, deux bébés surprises. Deux césariennes aussi. Elle avait dit que deux c'était bien, et qu'elle s'arrêterait là. Pas l'envie ni la force de vivre une troisième césarienne.
Et puis financièrement, deux enfants c'est déjà assez lourd à gérer. Non, ce sera deux enfants et puis c'est tout.

Et E* a commencé à avoir mal au ventre. Le médecin lui prescrit une prise de sang. Début de grossesse. Elle ne peut pas le garder même si dans son coeur ce bébé a sa place. Avec son compagnon, ils décident de prendre rdv pour une IVG.

Avant l'intervention, elle se rend à une échographie de datation pour évaluer l'âge de l'embryon.

Et là, c'est le choc.

Ce n'est pas un embryon qui apparaît sur l'écran, mais un foetus, avec les bras, les jambes, et même la zigounette. Cela fait 6 mois qu'il s'est installé dans le ventre de sa maman. En cachette. Ventre plat, règles, rien ne laisser présager une grossesse.

Mais dans 3 mois, ce petit garçon viendra au monde, rencontrera sa maman et son papa ainsi que ses deux grandes sœurs. Il sera aimé c'est certain, mais là, c'est l'angoisse.

Ils doivent changer de voiture, lui trouver des vêtements, un lit, courir dans les administrations, tout gérer, avec un seul salaire...

Je vais l'aider autant que je peux, lui prêter des vêtements, le couffin de BBP, j'ai lancé un appel aux dons de vêtements auquel pleins de gens ont répondu. Elle n'a que 3 mois pour vivre sa grossesse, autant qu'elle soit le moins entravée possible par le coté matériel de la chose.

E*, je l'admire. Face à cette épreuve car oui s'en est une, elle garde la tête droite. Bien sur, les larmes lui montent aux yeux lorsqu'elle se demande comment ils vont faire. Mais ce bébé, elle ne lui en veut pas, elle l'accepte, et l'aime tellement déjà!

jeudi 17 novembre 2011

Ma mère

J'ai passé mes nefs sur twitter. Là, j'ai besoin de poser des mots sur la souffrance qu'elle m'inflige, encore, et encore.

Petite, j'avais déjà remarqué que ma mère ne me traitait pas comme mes autres frères et soeur. Je ne vais pas me la jouer cosette hein, mais j'avais déjà quelques obligations et responsabilité qu'eux n'avaient pas. Je devait souvent rester aurpsè d'elle quand mes frères et ma soeur allaient jouer. Et puis je devais la seconder dans les tâches ménagères quotidienne, éplucher les légumes, mettre la table; porter le panier de linge pendant qu'elle l'étend (ben oui se baisser ça fatigue), faire la poussière... Rien de choquand en soi, c'est normal d'ader ses parents. Mais moi seule aidait. Pourquoi?

Aujourd'hui, après des années à se déchirer et à se rapprocher, ma mère continue d'avoir un rapport particulier avec moi. Je crois qu'elle se projette en moi, voudrait se voir en moi, pouvoir me contrôler comme sa mère la contrôle.

Elle me fait, encore et toujours, du chantage affectif. Il y a quelques années, c'était des TS. Là, elle se bourre la gueule en direct sur facebook. Et j'ai peur que ce soir, elle passe à l'acte. Une fois encore. J'ai tant de chose à lui dire, mais je n'y arrive pas. J'ai peur qu'elle mette fin à ses jours, et que ce soit encore de ma faute. Avec elle, tout est de ma faute. La dernière en date, sa solitude. Elle me repproche de la laisser seule. Mais, elle a d'autres enfants. Et j'ai ma famille. Je ne suis plus son jouet. Elle ne peut plus me manipuler comme elle en a envie. Je ne suis pas son double. Je ne suis pas ELLE. Je dois me préserver. Penser enfin à moi. C'est un risque que je prend en ne répondant pas à ses "appels". Mais j'ai trop donné. Je suis fatiguée. Je n'ai pas  à assumer ses erreurs passées et futures. Je ne suis pas ELLE. Mon fils n'est pas le sien, il a d'autres grands-parents. Elle ne peut pas me garder sous son influence. Je ne suis pas ELLE.  Je ne suis pas ELLE. Je ne suis pas ELLE. Je ne suis pas ELLE...